Ferdinand Hodler, L’Eiger, le Mönch et la Jungfrau au-dessus de la mer de brouillard, 1908, huile sur toile, 67.5 x 91 cm.
Ferdinand Hodler, Le Lac de Thoune avec le Stockhorn, 1904
© Collection Christoph Blocher
HODLER - MONET - MUNCH - PEINDRE L’IMPOSSIBLE - FONDATION PIERRE GIANADDA
EDITO
« J’ai repris encore des choses impossibles à faire : de l’eau avec de l’herbe qui ondule dans le fond… c’est admirable à voir, mais c’est à rendre fou de vouloir faire ça. » Claude Monet
“À travers plus de soixante tableaux majeurs, l’exposition Hodler, Monet, Munch - Peindre l’impossible présente les chefs-d’œuvre de ces trois artistes incontournables de l’histoire de l’art, en collaboration avec le Musée Marmottan Monet à Paris où elle a d’abord été montrée cet hiver et en partenariat avec le Musée Munch d’Oslo en Norvège.
Ces représentants essentiels de la modernité européenne, entre impressionnisme, postimpressionnisme et symbolisme, actifs au cours du XXème siècle - jusqu’en 1918 pour Hodler, 1926 pour Monet et 1944 pour Munch - se sont tous trois lancé des défis picturaux, animés d’une même audace et au risque d’affronter l’incompréhension de leurs contemporains.
En effet, si le Suisse Ferdinand Hodler (1853-1918), le Norvégien Edvard Munch (1863-1944) et le Français Claude Monet (1840-1926) ne se sont jamais rencontrés, ils partagent cependant de semblables préoccupations artistiques souvent déclinées de manière sérielle. Persuadés que l’une des fonctions de la peinture est de représenter le monde et particulièrement ses paysages, ils n’hésitent pas à voyager pour être au plus près de leurs sujets. Ils s’attachent, avec des moyens différents, à dépeindre la montagne, la neige, l’eau, le soleil ou la nuit. Comment restituer sur une toile l’éclat éblouissant de l’astre du jour ou des étendues enneigées ? Comment suggérer les infimes variations de la lumière à la surface d’une rivière ou sur les reliefs montagneux en dépit de l’immobilité picturale ? Telles sont les questions qui obsèdent ces trois grands artistes. Dans cette confrontation avec le décor naturel dont les aspects changeants apparaissent comme fugitifs, voire insaisissables, rebelles à toute tentative d’appropriation, chacun d’eux fait l’expérience de la difficulté. Cette magnifique exposition révèle ainsi combien les trois hommes ont, sans relâche et usant de toutes les ressources de leur art, mis la peinture à l’épreuve de l’impossible. “ Julia Hountou, “Edito”, supplément du Nouvelliste, à l’occasion de l’exposition à la Fondation Pierre Gianadda
Hodler, Monet, Munch - Peindre l’impossible, Fondation Pierre Gianadda (CH), 03 février - 11 juin 2017
. Julia Hountou, “Edito - Hodler, Monet, Munch - Peindre l’impossible”, Le Nouvelliste, p. 3
. Julia Hountou, “Hodler, Monet, Munch - Peindre l’impossible”, Le Nouvelliste, pp. 4-5
. Julia Hountou, “Ferdinand Hodler ou la quête de l’idéal”, Le Nouvelliste, pp. 6-7.
. Julia Hountou, “Claude Monet ou le «magicien» de la lumière”, Le Nouvelliste, pp. 8-9.
. Julia Hountou, “Aux premiers jour de l'impressionnisme, l’œuvre fondatrice de la modernité”, Le Nouvelliste, pp. 10-11.
. Julia Hountou, “Edvard Munch ou les stigmates du deuil”, Le Nouvelliste, pp. 12-13.
Infos complémentaires sur l’exposition à la Fondation Pierre Gianadda : ici
Giovanni Segantini, Portrait de Leopoldina Grubicy, 1881. Huile sur toile, 42 × 35 cm., collection particulière
ANKER - HODLER - VALLOTTON - FONDATION PIERRE GIANADDA
Julia Hountou, “Edito - Une collection fabuleuse, œuvre d’un mécène hors du commun”, p. 3
“Une collection fabuleuse, œuvre d’un mécène hors du commun
À travers quelque cent-cinquante peintures et objets, l’exposition Anker, Hodler, Vallotton… présente les chefs-d’œuvre de la fondation pour la culture et l’histoire - créée en 1980 par le collectionneur winterthourois Bruno Stefanini -, en collaboration avec le musée des Beaux-arts de Berne où elle a d’abord été montrée cet été.
Célébrant cette année son nonantième anniversaire, M. Stefanini a réuni en plus d’un demi-siècle une vaste collection dédiée à l’art et à l’histoire de la Suisse, - sans doute la plus importante dans ce domaine. Comprenant plus de huit mille pièces, les toiles et travaux sur papier y côtoient des centaines de statues et d’ouvrages de sculpture, de grands ensembles de livres rares, des objets précieux et des armes d’apparat, du mobilier et des productions des arts décoratifs.
Véritable événement, cette exposition éclaire les multiples facettes de l’évolution et de l’histoire de l’art et de la culture helvétiques entre la fin du XVIIIème siècle et le début du XXème en nous immergeant dans l’univers d’artistes emblématiques de notre pays tels qu’Albert Anker, Ferdinand Hodler, Félix Vallotton, Giovanni Segantini, Arnold Böcklin, Johann Heinrich Füssli, Cuno Amiet, Giovanni et Augusto Giacometti, Ernest Biéler, Edouard Vallet… pour n’en citer que quelques-uns.
D’une grande variété thématique, le parcours se décline en dix sections qui reflètent l’évolution de la Suisse : les peintures historiques, de genre, de paysage, le symbolisme chez les peintres helvètes, le nu, les scènes enfantines, les portraits, les autoportraits, les représentations d’animaux et enfin les natures mortes.
Ainsi l’occasion s’offre-t-elle de découvrir ces chefs-d’œuvre de l’art occidental. Comment en effet ne pas être bouleversé par ces images de la tristesse et de l’angoisse humaines d’Hodler, par les beaux et mystérieux portraits de Segantini, par la mélancolique Baigneuse au rocher (1911) de Vallotton ou l’adorable et grave Jeune fille en fleurs (1900) peinte par Cuno Amiet…”